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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 22:46

Le 17 décembre la Dépêche du midi relatait une polémique à grande vitesse au sein de la communauté urbaine entre les élus du grand Toulouse.

 

Si le protocole d'accord entre Bordeaux et Toulouse et la convention de financement pour Bordeaux-Tours ont été adoptés ce sera sans le groupe écologiste qui a défendu farouchement son point de vue sur le projet: « Nous sommes favorables à ce que Toulouse ne soit plus à 5 heures de Paris mais nous voulons un autre moyen d'y parvenir » affirme Jean-Charles Valadier (Europe Ecologie-Les Verts). Il dénonce « un coût exorbitant » ainsi que le spectre d'une « privatisation rampante », suggérant de reporter ces investissements sur le développement d'un train d'agglomération." Ce à quoi Pierre Cohen le maire de Toulouse qui est aussi Président de la Communauté Urbaine du Grand Toulouse réplique:" la LGV relève de la responsabilité de l'Etat et qu'il doit la financer intégralement".  Mais, lance-t-il aux écologistes, « il faut être responsable : l'Etat n'a jamais considéré la LGV Paris-Toulouse comme une priorité et nous ne l'aurons que si les collectivités locales se battent pour l'obtenir ». Avant de lancer aux élus écologistes,   « S'il ne faut pas l'avion, s'il ne faut pas le TGV, s'il ne faut pas la voiture, je crains qu'une piste cyclable jusqu'à Paris ou Barcelone ne soit pas suffisante ».

Quel humour! Pour un sujet aussi sérieux qui actuellement touche de façon dramatique un bon nombre de la population. Face à une argumentation sensée l'humour méprisante est la meilleure attitude lorsque l'on a pas soit même de justifications valables pour défendre sa  position.

 

 

 Jean Paul  a trés vite réagi  a adressé à Monsieur Pierre Cohen une lettre ouverte dont copie ci-dessous.

 

 

A la dernière réunion du Grand Toulouse vous avez répondu à des observations de bons sens des élus écologistes par cette phrase rapportée par La Dépêche du Midi :

 « S'il ne faut pas l'avion, s'il ne faut pas le TGV, s'il ne faut pas la voiture, je crains qu'une piste cyclable jusqu'à Paris ou Barcelone ne soit pas suffisante ».

L’humour a quelques droits que je ne néglige pas, mais sur le dossier de la LGV, quand il s’agit pour le Grand Toulouse de financer le tronçon Tours-Bordeaux, un peu de sérieux me semble de rigueur, vu en particulier les mensonges diffusés par le journal qui vous cite.

S’il ne faut pas la LGV ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas le TGV et cette confusion organisée par les pouvoirs en place est la pire des désinformations. Toulouse-Paris en TGV c’est possible depuis longtemps mais à une vitesse moindre qu’espérée par certains. Pour augmenter cette vitesse il y a deux solutions : rénover la ligne existante (ce qui a justement été fait sur Bordeaux-Tours pendant des années) ou construire une nouvelle ligne. En disant NON au paiement de la LGV Tours-Bordeaux c’est attirer l’attention sur le gaspillage le plus phénoménal de ces dernières décennies… et ce n’est pas en appeler à la piste cyclable. C’EST LE CONTRAIRE. Dire Non à la LGV c’est DEFENDRE LE RAIL. Depuis 1980 la stratégie de la LGV (non celle du TGV) a plombé les finances de la SNCF puis de RFF (alors que nous étions sur les tronçons les plus rentables) ce qui induit des fermetures de lignes et des dégradations de lignes, la ligne POLT en étant un bel exemple vu qu’elle ne permet plus les performances anciennes du Capitole (et faire croire qu’elle va être rénovée c’est se moquer du monde).

Quant à la dite stratégie Malvy : « On ne paie pas tout pour Bordeaux-Tours jusqu'à ce que Toulouse-Bordeaux se fasse » je sais bien que Tours contient une partie du mot Toulouse, mais je sais aussi que de toute façon les paiements sont échelonnés sur 15 ans donc cette stratégie est de l’embrouille. Le Grand Montauban sous la direction de Madame Barèges (UMP) vient d’acter le paiement de 200 000 euros pour 2011 ce qui est la première étape d’un versement total de 3 millions d’euros. Je ne sais la somme actée du Grand Toulouse mais je sais que le total est de 52 millions d’euros et j’imagine que la somme actée a dû être de trois millions d’euros (peut-être le journal qui vous cite la donne-t-il quelque part). Quand il faudra payer Toulouse-Bordeaux alors là c’est plus colossal encore.

Enfin sur la centralité de Toulouse : elle est donnée par la ligne POLT, si bien que pour le moment l’essentiel de Paris-Barcelone passait par Limoges-Toulouse mais qu’à présent avec la LGV Perpignan-Figueres elle va passer par la vallée du Rhône. Avec les stratégies LGV, Toulouse devient Too Loose et Bordeaux se frotte les mains.

N’ayant pas l’intention de vous faire perdre votre temps je conclus rapidement : quand un citoyen me dit que je veux en revenir à l’âge de la bougie en disant oui aux lignes existantes, je l’excuse car je sais qu’il est désinformé, mais quand un maire de Toulouse reprend les mêmes sornettes, lui qui connaît parfaitement le dossier, je considère qu’il savonne la planche sur laquelle qu’il est assis, en ridiculisant un monde politique devenu simple serviteur de puissances économiques, et pour un membre du Parti socialiste, ce n’est pas de bonne augure.

19-12-2010 Jean-Paul Damaggio

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